Topoi

La mort, la maladie, la vie, la naissance. Autant de concepts qui échappent à l’Homme. L’Homme est constamment sous la coupe d’une éternelle force qui le pousse à chercher du sens. C’est cette force éternelle qui lui murmurait au creux de l’oreille, que l’eau de la source qu’il buvait, que l’arbre qu’il coupait, que le tonnerre qui grondait ne pouvaient être le fruit du hasard. Cette force le pousse à une quête, qui le mène dans les dédales des montagnes, saillies d’arbres sépulcraux, ou dans le fond des eaux. Rochers, troncs gris et immémoriaux, craie rouge ou monuments de suie. En tout lieu.

Cette esquisse photographique part à la recherche de cette force qui agite encore chez beaucoup d’entre nous cette fascination naïve, dénudée. Le point de départ de cette quête fut naturellement les plus anciennes formes de vénération de l’invisible, les lieux de cultes dits païens.

Ces pratiques et croyances millénaires ont traversé le temps, et comme une rivière qui s’assèche, ont laissé des marques.



Topoi, pluriel du grec topos, le lieu. Le topos en littérature est un lieu commun. J’ai voulu partir de ces lieux devenus communs par oubli ou circonstance et leur redonner leur extra-ordinarité.
Tantôt imperceptibles, tantôt spectaculaires, ces traces d’une transcendance de l’esprit humain ont survécu, malgré tout aux nombreux changements civilisationnels qu’a connu la France.

De civilisations proto-celtiques puis celtiques, l’arrivée de peuples germains puis latins, migrations de peuples d’Europe centrale et d’extrême orient, la France est un véritable carrefour ethnique et culturel. C’est ce qui fait sa richesse.

Loin de moi l’idée de me faire socio-historien de temps immémoriaux, mais plutôt témoin poétique de la curieuse singularité de ces lieux. J’ai voulu montrer les réminiscences de choses invisibles passées, proposer une approche physique du merveilleux.

Je suis donc parti à la rencontre de hauts lieux vibratoires, lieux de culte et de vie ou forêts sacrées pour en capturer la substantifique lumière.